L'étude de la perspective (1729)

視學弁言 年希堯

余囊歲即留心視學率嘗任智殫思䆒未得其端绪迨後獲與泰西郎学士數相晤对即能以西法作中土繪事始以㝎点引线之法貽余能盡物類之變態一得㝎位則蟬聯而生虽毫忽分秒不能互置然後物之尖斜平直規圓矩方行笔不离乎纸而其四周全體一若空懸中央面面可见至扵天光遙臨日色旁射以及燈燭之輝暎遠近大小隨形成影曲折隱顯莫不如意蓋一本乎物之自然而以目力受之犁然有當扵人心余然後知視之為學如是也今一室之中而位置一物不得其所则觸目之傾既有不適之意生焉鈏笔墨之事可以舍是哉然古人之論繪事者有矣曰仰畫飛檐又曰深見溪谷中事則其目力已上下無定所矣烏足以語學耶而其言之近似者则曰透空一望百斜都見終未若此冊之切要著明也余故悉次為圖公諸同好勤敏之士得其理而通之大而山川之高廣細而蟲魚花鳥之動植飛潛无一不可窮神盡秘而得其真者毋徒漫語人曰真而不妙夫不真又安所得妙哉

己酉二月之朔偶齋年希堯書

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Cela faisait très longtemps que je m'intéressais à l'étude de la perspective, que j'y réfléchissais beaucoup en travaillant, mais que je ne parvenais pas à trouver une solution. Puis j'ai rencontré Giuseppe Castiglione de l'Ouest à plusieurs reprises et j'ai pu servir mon pays en utilisant les techniques de peinture occidentales. Depuis que j'ai appris la technique de la perspective linéaire, j'ai acquis la capacité de peindre tous les objets mobiles et en mouvement dans toute leur ampleur.

Une fois qu'un point de fuite est choisi, tous les objets en découlent continuellement. Rien ne peut être placé à un endroit qui n'est pas le sien, même s'il ne s'agit que d'un millimètre. Ensuite, tous les points, lignes, angles et formes d'un objet doivent être dessinés à l'aide de compas et de règles en respectant strictement le papier. L'objet apparaîtrait comme suspendu dans l'air, avec de nombreuses surfaces exposées.

Quant à la lumière du soleil ou des bougies, qu'elle vienne de loin ou d'un angle, qu'elle soit brillante ou faible, elle crée des ombres en fonction de la forme des objets. Qu'une ombre soit courbée ou droite, cachée ou exposée, tout apparaîtra comme prévu. Cela s'applique à tout.

Les objets proviennent de la nature, mais ils sont vus par l'œil et intégrés dans l'esprit. J'ai alors réalisé qu'une fois qu'un objet est observé par l'œil, l'esprit le prend pour une réalité. Aujourd'hui, un objet est placé dans une pièce. S'il ne suit pas la loi de la perspective linéaire, on éprouvera un sentiment étrange dès qu'on le verra. Regarder une peinture fait-il une différence ?

Pourtant, les anciens avaient leurs propres théories sur la peinture. Ils nous ont appris à regarder en haut les avant-toits renversés, puis à regarder en bas pour voir ce qu'il y a dans un ravin. Ainsi, l'œil roule de haut en bas sans qu'il n'y ait une seule vue fixe. Est-ce suffisant pour s'appeler une étude ?

Certains d'entre eux défendaient des théories similaires à la perspective linéaire, nous demandant de voir l'espace d'un seul regard, de manière à pouvoir observer toutes les lignes diagonales qui s'y trouvent. Après tout, cela n'a rien à voir avec les points importants clairement expliqués dans ce livre. C'est pourquoi j'ai créé des illustrations de manière progressive et ordonnée, et j'ai fait connaître ces informations à tous ceux qui partagent mon intérêt pour le sujet. Les artistes assidus en viendraient à comprendre les lois de la perspective linéaire et à peindre des images réalistes de tout ce qui est grand ou petit, des chaînes de montagnes aux fleurs et aux insectes.

Ne dites pas inconsidérément que trop de réalisme dans l'art est gênant. Si une image n'est pas assez réaliste, comment pourrait-elle être raffinée ou artistique ?

Écrit par Nien Hsi-Yao chez lui pendant la phase de la nouvelle lune en février 1729.

乾隆花園 通景畫 寧壽宮花園
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